Narcissa sourit en entendant la demande d'Eli. Elle sourit, mais elle était aussi un peu inquiète. La jeune Serdaigle semblait chercher de plus en plus d'informations, et elle ne doutait pas qu'un jour elle soit à son tour de 'l'autre côté'...
Malgré tout, la Serpentarde ne voyait pas de raison valable pour ne pas lui répondre, et -bien qu'étant à Serpentard- ce n'était pas dans son caractère de snober les gens qui lui demandaient des renseignements. Elle n'était pas Préfète pour rien après tout !
"D'abord, nous sommes dans la même maison. Pour toi ça ne veut peut-être rien dire, mais Lucius a déjà plus de respect pour un Serpentard que pour quelqu'un d'une autre maison..."
Elle se retint de dire que ce n'était pas exactement un très bon critère de sélection, malgré ce qu'il pouvait en penser. Après tout, il avait le droit de penser comme il le faisait et Narcissa n'avait pas à critiquer cette pensée-là.
"Ensuite, comme tu l'as peut-être remarqué, ma soeur était avec lui."
Elle ne songea pas à étoffer cette partie-là. Cela ne paraissait pas nécessaire. Elle eut un petit sourire ironique en pensant à la suite de ce qu'elle allait raconter à Eli.
"Troisièmement, aussi étrange que cela puisse paraître, le nom de ma famille est relativement connu dans leur milieu... Me faire quoi que ce soit serait donc une expérience risquée pour lui, autant que pour tout le reste de la bande."
Elle soupira juste avant de lui donner la dernière raison, celle qui la mettait en rogne depuis le début de l'été, à laquelle elle avait pensé échapper et à laquelle elle commençait maintenant à se résigner... très difficilement.
"Et enfin..."
Sa voix n'était plus qu'un murmure dans le vent glacé de la tombée du jour.
"...Lucius et moi sommes promis en mariage."
Elle leva la tête et dit d'un air dédaigneux.
"Il se pourrait sûrement qu'il ne veuille pas 'abîmer la marchandise' avant la livraison..."
Sa propre phrase lui laissait un goût amère dans la bouche. Intérieurement, elle savait que Lucius n'était pas vraiment comme ça. Enfin si, peut-être un peu... Mais avec elle il n'était pas aussi pourri. Parfois, il lui arrivait d'être gentil. Mais c'était devenu tellement rare que la Préfète n'y pensait même plus...